Algérie : L’exploit n’a pas eu lieu

Mohamed Zemmour pour CAA

L’exploit tant attendu par les algériens pour voir leur athlétisme décrocher une place au podium, synonyme de médaille et de place au classement des nations aux Jeux Olympique de Tokyo 2020, n’a pas eu lieu. Les espoirs placés en Yasser Mohamed Tahar Triki se sont dissipés, au petit matin de ce jeudi 5 aout 2021 à l’issue de la finale du concours du triple saut, dominée par le portugais Pedro Pichardo (17,98 m) devant le chinois Yaming Zhu (17,57 m) et le burkinabé Hugues Fabrice Zango (17,47m) et l’américain Will Claye (17,44 m). Triki n’a nullement démérité. Au contraire il s’est battu avec acharnement avec les grands et les ténors de cette spécialité, lors d’une finale où Zango, pourtant l’un des favoris, a failli y laisser des plumes.

 

Il s’est finalement contenté de la médaille de bronze, enlevée à l’arrachée. Triki qui a préféré se préparer chez lui, pour ces jeux qui devaient avoir lieu en 2020, a été très régulier depuis son retour en compétition après le confinement. L’enfant de Constantine, sous la houlette de son coach Azzedine Talhi, a été mis dans de bonnes conditions par les pouvoirs publics qui sont intervenus même pour le faire bénéficier de quelques compétitions de niveau de Europe, cette saison. C’est d’ailleurs grâce à  ces épreuves de très haut niveau que Triki a pu confirmer les tests à l’entrainement. Ainsi il s’est présenté à Tokyo avec un bond de 17,33 m, soit un nouveau record national, réalisé en juillet en Hongrie. Avec un moral au beau fixe, Triki (24 ans) a tenté en vain de bousculer la hiérarchie mondiale dont il fait partie, désormais avec une régularité à 17,30 m. Courageux il a pu améliorer son record de 11 cm et se frayer une place parmi les grands. Les plus attentifs des techniciens relèvent qu’avec un meilleur réglage à la planche d’appel, il aurait pu monter sur le podium.

Ce n’est que partie remise soulignent ses fans qui sur les réseaux sociaux n’ont pas tari d’éloges sur cet athlète déjà mondialiste juniors en 2014 à Eugène alors qu’il était encore cadet. Une 5ème place reste une performance très honorable, selon l’opinion sportive nationale à son égard. En effet, Triki reste la seule satisfaction des cinq algériens entrés en compétition après l’absence de Taoufik Makhloufi (1500 m) et le forfait de Billel Tabti (3000 m steeple) et Djamel Sedjati sur le 800 m. Même Abdelmalik Lahoulou, finaliste du 400 m haies aux Mondiaux de Doha s’est contenté d’une place de demi-finaliste, alors que Yacine Hathat sur le 800 m et Hicham Bouchicha sur le 3000 m steeple ont été éliminés dès les 1ers tours.

Pour sa part, Loubna Benhadja, la jeune repêchée sur le 400 m haies dames a fait de son mieux dans une compétition où elle est allée gagner en expérience. Médaillée d’argent aux JOJ à Buenos-Aires sur sa spécialité reste l’une des rares satisfactions de l’athlétisme féminin algérien aux cotés de certaines juniors comme Melissa Touloum (marche), Ghania Rezzig et Rokia Mouici (1500 m) et Rahil Hamel 100 m haies.

Les mondiaux de 2022 et les jeux méditerranéens d’Oran de l’année prochaine sont les prochains objectifs de l’athlétisme algérien pour lesquels le temps presse.