Dabo et Busby: comment un élan de bienveillance a fait basculer la vie des deux athlètes

Braima Dabo dira avoir agi de façon naturelle en arrêtant sa course pour aider Jonathan Busby, il y a un an, sur la piste de Doha. Les faits se déroulèrent lors de la première série du 5000m masculin des Championnats du monde de World Athletics Doha 2019. L’Éthiopien Selemon Barega remporta la course et tous les coureurs franchirent la ligne d’arrivée, sauf Braima Dabo, représentant la Guinée-Bissau, et Jonathan Busby, d’Aruba.

Au moment de dépasser Jonathan, Braima se rendit compte que l’Arubais était à bout de forces et dans l’incapacité de finir la course. Il s’arrêta alors pour lui venir en aide.

« J’avais devant moi une personne qui avait besoin d’aide », a déclaré Braima en portugais, « Alors, je suis allé l’aider, c’est tout. Rien de plus normal. »

Pour le reste du monde, c’était tout sauf ordinaire que Braima sacrifie sa course pour aider un rival à franchir la ligne d’arrivée. Les deux hommes reçurent une ovation lorsqu’ils franchirent ensemble la ligne d’arrivée du stade Khalifa de Doha. Pourtant, ce n’était rien comparé à ce qui advint par la suite.

Cet acte singulier, d’une rare bienveillance sportive, fit la une des journaux du monde entier.L’histoire fut relayée à la télévision, dans les journaux et saluée en ligne et sur les réseaux sociaux. Une vidéo du moment a été visionnée, à ce jour, plus de sept millions de fois sur les plates-formes de World Athletics.

Braima fut acclamé pour le fair-play dont il fit preuve et devint l’objet d’une frénésie médiatique à Doha, ce qu’il ne comprit pas tout à fait.

« Ce qui s’est passé dans ma vie après cela a été comme un cauchemar », déclara le jeune homme de 27 ans dans un éclat de rire. « Quand j’ai vu l’attention que les gens m’ont accordée à Doha, j’ai d’abord eu peur. Je n’ai pas compris pourquoi, car je pensais que mon acte était normal. Ce n’est que lorsque je suis rentré au Portugal que des amis m’ont aidé à comprendre la raison de cette effervescence.

“Après cela, j’ai ressenti de la gratitude, car les gens m’ont témoigné de l’amour et se sont souciés de moi. Je me suis senti chanceux et je suis très reconnaissant envers tout le monde. »

Le prix du Fair-play

En novembre 2019, Braima et Jonathan se sont envolés pour Monaco où le Bissau-Guinéen a reçu le Prix international du Fair-play lors de la cérémonie de remise des Trophées de l’athlétisme de World Athletics.

« Je ne m’attendais pas à cela, car j’ai agi de façon spontanée, naturelle pour moi. Pourtant, quand World Athletics m’a remis le prix, j’étais comme dans un rêve. Cette récompense m’a motivé à aller au bout de mes ambitions dans l’athlétisme et dans ma vie. »

Beaucoup d’autres choses fantastiques sont arrivées au « petit garçon de Guinée-Bissau », comme Braima aime à se décrire.

Les médias portugais se sont emparés de son histoire et cela a conduit à une série d’événements surprenants, dont le plus inattendu a été l’invitation d’un très haut responsable au Portugal.

« La chose la plus importante et la plus étrange qui m’est arrivée a été l’invitation du Président du Portugal pour me décerner une distinction en lien avec ce qui s’est passé à Doha. »

« Ici au Portugal, on m’a même offert pour Noël un voyage en Guinée-Bissau pour voir ma famille après huit ans sans leur rendre visite ! Après cela, je suis allé à São Tomé pour une discussion avec un groupe de motivation et j’ai participé à des conférences TEDx à Matosinhos. »

« J’ai croisé le chemin de gens sympas. Pourtant, la vie dans le monde de l’athlétisme n’a pas beaucoup changé. Je continue d’enfiler mon short et mes chaussures pour aller courir, rien n’a changé », plaisante-t-il. « Comme je ne m’y attendais pas, cet épisode ne m’a pas tellement touché personnellement. La vie n’a pas tellement changé, même si je me suis pris à rêver. »

Braima a utilisé cet élan de popularité pour faire le bien autour de lui. Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé le Portugal, de nombreux étudiants africains se sont retrouvés reclus, sans personne vers qui se tourner pour obtenir de l’aide. Étant lui-même étudiant, Braima savait exactement ce que ces étudiants traversaient. Le Bissau-Guinéen eut alors une idée.

« Étant donné la notoriété associée à mon nom, pourquoi ne pas créer un groupe d’aide pour nourrir ceux qui sont seuls ici », se demanda Braima. « Mon institut et Carritas Portugal ont participé à la collecte de quelques produits de première nécessité pour aider ceux qui n’avaient pas d’argent et j’en suis très fier. »

Jonathan après Doha

Si Braima vit un rêve éveillé depuis Doha, c’est tout le contraire pour l’homme qu’il a aidé.

Pour Jonathan, la douleur paralysante qu’il a ressentie ce jour-là sur la piste annonçait la période difficile à venir.

« L’épisode de Doha était un mélange de déshydratation et de blessures », expliqua Jonathan. Lorsqu’il rentra chez lui, il continua à courir, mais ses résultats furent décevants.

« Après Doha, j’ai participé à quatre courses, mais je n’ai pas obtenu les résultats escomptés. En temps normal, je remporte des courses dans les Caraïbes, mais là ce sont les autres coureurs qui se mirent à me battre. Je me suis fatigué facilement et les courses ne ressemblaient en rien aux précédentes. J’ai été contraint de faire une pause. »

Le coureur de fond de 34 ans a essayé de cerner le problème, sans grand succès.

« J’ai fait des radios de la hanche et du dos, mais ils n’ont rien vu. Je suis encore très raide en ce moment au niveau des adducteurs. »

Jonathan reçut beaucoup d’attention après Doha. Pourtant, tout cela n’a pas été positif.  

« Au début, les messages du monde entier étaient très positifs. Mais ensuite, ils devinrent négatifs et cela m’a affecté. C’était difficile à gérer. »

Pour ne rien arranger, Jonathan fut licencié à deux reprises et perdit sa maison, puis le coronavirus frappa Aruba. Il fut ensuite diagnostiqué d’une dépression bipolaire et passa plus de trois mois dans une clinique pour y être soigné.

« Je ne recevais aucune subvention, pas d’argent, pas de travail, rien, car la situation dans le pays était vraiment mauvaise », déclara-t-il.

« C’était loin d’être tout rose. En ce moment, je me contente de faire de mon mieux pour rester positif. Pour l’heure, je vis chez un ami.J’essaie juste de me remettre sur pied. »

Un coup de projecteur sur l’athlétisme

Les Fédérations d’athlétisme d’Aruba et de Guinée-Bissau ont bénéficié de l’attention que leurs athlètes ont reçue.

« Ce que Braima a fait était quelque chose d’unique », a déclaré Renato Pappy Moura, Président de la Fédération d’athlétisme de Guinée-Bissau. « [C’est] quelque chose qui vient du plus profond de lui, car il est vraiment comme ça. »

« L’événement s’est révélé positif pour nous, car les gens ont commencé à parler davantage de notre pays et de l’humilité de ses habitants. Dans notre pays, on s’est mis à parler beaucoup plus de l’athlétisme et cela était vraiment important pour nous. »

« Le rêve se prolonge encore aujourd’hui. »

Cela a également eu un effet positif à Aruba.

« Cet événement a eu des répercussions sur toute la population d’Aruba, et pas seulement sur l’athlétisme », a déclaré Nigel Nedd, Secrétaire général de la Fédération d’athlétisme d’Aruba. « L’ATIA (Association du commerce et de l’industrie d’Aruba) avait prévu de faire venir Braima à Aruba, le 18 mars, pour un prix de reconnaissance. Or, tout a été annulé en raison de la COVID-19. »

La pandémie a été catastrophique pour de nombreux secteurs de l’île et en particulier pour l’athlétisme. Elle a limité l’aide que la Fédération a pu offrir à Jonathan en ces temps difficiles.

« Tous nos athlètes reçoivent une subvention en cas de blessure, mais dans le cas de Jonathan, il a également subi l’internement dans une clinique pour traiter sa dépression », explique Nedd. « Voilà qui rendait l’octroi d’une aide encore plus impérieuse. Sur l’île, les temps sont durs. Beaucoup sont au chômage parce qu’Aruba dépend du tourisme qui a connu un coup d’arrêt. Il faudra au moins une année supplémentaire à partir de maintenant pour que nous puissions nous relever. »

La Fédération bissau-guinéenne connaît également des difficultés.

« Pour l’instant, nous sommes limités dans nos activités, car nous rencontrons quelques difficultés au sein de la Fédération. Nous avions ces problèmes bien avant que Braima ne fasse ce qu’il a fait. En revanche, son action n’est pas tombée dans l’oubli. Quand le moment viendra, nous l’utiliserons pour redonner le courage de continuer et d’incarner l’excellence pour notre pays. »

L’amitié pour la vie

Jonathan et Braima sont devenus rapidement amis malgré la distance et la barrière linguistique qui les séparent. Jonathan ne parle pas portugais et Braima ne parle pas anglais. Comment ont-ils réussi alors à rester en contact ?

« J’ai téléchargé un traducteur sur mon téléphone. Quand Braima m’écrit, je passe son texte au traducteur, donc la langue n’a jamais été une barrière », a déclaré Jonathan.

« Depuis ce moment que nous avons partagé à Doha, Jonathan est comme un frère », affirme Braima. « Jonathan m’a raconté ce qu’il a traversé. Ça m’a tout de suite inquiété. La situation liée à la COVID-19 a ajouté du stress dans la vie de Jonathan. Nous en avons parlé et les choses s’améliorent peu à peu. Maintenant je ne suis plus aussi inquiet. Je suis heureux et j’espère que le pire est passé. »

« J’avais vraiment hâte de lui rendre visite en avril lorsque le gouvernement d’Aruba m’a envoyé une invitation. Or, avec les événements que le monde connaît à cause de la COVID‑19, il n’était pas possible de se rendre à Aruba. Jonathan est un gars très gentil, très humble. Notre amitié, c’est pour la vie. »

Jonathan témoigne lui aussi de ses liens d’amitié croissants avec Braima.

« Quand j’ai lu les messages négatifs après Doha et que j’en ai parlé à Braima, il m’a dit de ne pas me soucier de ces choses-là », dit Jonathan.

« Nous discutons, pas tous les jours, mais nous nous parlons. Quand je me fais plus discret, il essaie de me motiver et de savoir où je suis et ce que je fais, pourquoi je ne poste rien sur les réseaux. C’est une personne très attentionnée. »

Tous deux rêvent de participer aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, qui ont été reprogrammés pour l’été2021, bien qu’ils soient réalistes quant à leur chance de qualification. Tous deux ont conscience que leur meilleur espoir d’y parvenir serait de se faire inviter, étant donné l’impossibilité de s’entraîner complètement en raison de la pandémie pour Braima et des blessures pour Jonathan.

Quoi qu’il en soit, ce qui a réuni les deux hommes demeure à jamais unique, surtout pour l’Arubais.

« Ce moment, je ne suis pas près de l’oublier », déclare Jonathan. « Quand il m’a pris par les épaules, il est devenu comme un frère pour moi. C’est très spécial ce qu’il a fait pour moi et il a été un ami spécial jusqu’à présent. Il a agi de la sorte à Doha et tout ce que je peux dire, c’est que je suis très heureux de l’avoir rencontré. »

Helen Ngoh pour World Athletics

Joshua Cheptegei détrône Kenenisa Bekele

L'Ougandais Joshua Cheptegei a établi un nouveau record du monde du 5 000 m, en parcourant la distance en seulement 12’35’’36, lors du meeting Ligue de diamant de Monaco, vendredi 14 août, contre 12’37’’35 en 2004 pour l'Ethiopien Kenenisa Bekele.

Avec cet exploit, l'athlète de 23 ans, champion du monde en titre du 10.000 m, détient ainsi trois records du monde puisqu'il possédait déjà ceux du 5 km et du 10 km sur route.

Côté femmes, la Kényane Hellen Obiri, double championne du monde du 5 000 m, a confirmé sa suprématie sur la distance avec un chrono rapide, puisqu'elle s'est imposée en 14’22’’12, meilleure performance mondiale de la saison et 17e meilleur chrono de l'histoire.

La Kenyane Faith Kipyegon a signé le deuxième chrono de l'histoire sur 1000 m 2'29''15, très près du record de Masterkova (2'28''98 en 1996).

Le champion du monde Timothy Cheruiyot du Kenya a remporté le 1500m en 3'28''45.

L’épreuve du 3000 m steeple a été dominée par le Marocain Soufiane El Bakkali en 8'8''04 (m.p.m.). 

Avec un chrono de 47''10, le Norvégien Karsten Warholm a réalisé la huitième performance de tous les temps sur 400 m haies.

Comment Ron Davis et Filbert Bayi ont marqué l’histoire de la Tanzanie

Lorsque Ron Davis se mit à l’athlétisme, il n’imaginait probablement pas que sa passion l’amènerait à voyager à travers le globe et encore moins à s’établir à l’autre bout du monde, en Tanzanie.

Pourtant, après une rencontre fortuite avec des icônes olympiques et une tournée en Afrique, l’athlète américain devenu entraîneur trouva sa véritable vocation en s’associant à FilbertBayi.

Né en 1941 à New York, Ron n’a pas eu un départ facile dans la vie. À l’âge de quatre ans, son père fut emprisonné pour vol à main armée dans le New Jersey. Une fois libéré de prison, il se remaria et, à douze ans, Ron emménagea avec lui.

« C’est en Virginie que j’ai connu la ségrégation et le racisme à la mode du Sud », se souvient Ron. J’ai appris à dire « Oui monsieur » et « Non monsieur », à ne pas regarder une femme blanche, à boire l’eau des fontaines et aller aux toilettes là où les panneaux indiquaient « colored » (personnes de couleur) ou « black » (personnes noires). De plus, je ne pouvais fréquenter qu’une école entièrement réservée aux personnes de couleur. »

Ron, bon joueur de basket et de base-ball, vivait avec sa mère pendant ses études secondaires. Le terrain d’entraînement de l’équipe de base-ball du lycée étant trop éloigné, Ron ne pouvait se rendre tous les jours à l’entraînement. Sans argent pour payer le transport, il bifurqua vers l’athlétisme et se distingua dans les courses de fond. Lorsqu’il finit par réaliser le sixième meilleur temps du pays sur un mile à l’occasion du meeting de l’Université Brown, Ron battit un record vieux de 24 ans.

À l’époque, une idée fausse circulait selon laquelle les Noirs ne pouvaient pas courir plus de 400 m. Pourtant, Ron reçut des dizaines d’offres de bourses universitaires. Il fréquenta l’université d’État de San Jose en Californie et devint membre de l’équipe All-America (équipe virtuelle qui consacre les meilleurs joueurs amateurs des États-Unis). Ron fut également un maillon essentiel de l’équipe historique des Championnats de cross-country de la NCAA en 1962, la première équipe multiethnique à remporter le titre de la première division (alors appelée division universitaire).

En 1968-1969, en tant qu’entraîneur assistant des étudiants de son alma mater, il croisa le chemin de Tommie Smith et de John Carlos, médaillés d’or et de bronze sur 200m aux Jeux olympiques de 1968. À Mexico, les deux hommes avaient été contraints par le Comité olympique des États-Unis de l’époque (USOC) de rentrer chez eux pour avoir sur le podium manifesté leur opposition au non‑respect des droits de l’homme. Leur action leur valut d’être par la suite ostracisés et victimes de menaces de mort. Toutefois, elle inspira Ron qui apprit à connaître ces hommes personnellement et passa beaucoup de temps avec eux et avec Lee Evans, un autre médaillé d’or olympique et militant des droits civiques.

L’athlétisme en Afrique

Les attaches de Ron avec l’Afrique se formèrent au début des années 1960. Au plus fort de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique, Ron prit part à une tournée de bienfaisance en Afrique en 1964, en tant que membre de l’équipe américaine. En proposant aux athlètes de concourir lors de meetings et en organisant des conférences, l’intentiondes organisateurs de la tournée était de montrer que la vie dans un pays démocratique tel que les États-Unis était meilleure qu’en Union soviétique.

L’équipe fit escale au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Bénin, au Ghana, en Guinée, en Sierra Leone et en Algérie. Lors de l’une des conférences, un étudiant dans le public posa à Ron la question suivante : « Pourquoi désigne-t-on les athlètes noirs sous le terme “Américains” pendant les Jeux olympiques, alors qu’avant et après les Jeux, ils sont appelés “nègres” et traités comme des citoyens de seconde zone, confrontés au racisme et à des difficultés pour obtenir un logement et un emploi ? »

Avec cette question, l’étudiant venait de toucher une corde sensible. Elle eut pour effet de pousser Ron à s’intéresser davantage à l’Afrique coloniale et à ses luttes pour l’indépendance, ce qui l’amena plus tard à exercer comme entraîneur au Nigeria, à Maurice, en Tanzanie, au Soudan, en Somalie, à Djibouti, au Mozambique, et à être conférencier Fulbright à Brazzaville, au Congo.

Une décennie plus tard, Ron et Lee Evans devinrent les entraîneurs de l’équipe d’athlétisme du Nigeria. Plusieurs pays africains boycottèrent les Jeux olympiques de 1976 à Montréal, car le CIO refusa d’interdire la participation de la Nouvelle-Zélande après la tournée de son équipe nationale de rugby en Afrique du Sud, pays de l’apartheid. En 1978, le Nigeria décida de boycotter les Jeux du Commonwealth à Edmonton pour les mêmes raisons. Ron, directement impacté par les boycotts, eut la chance de rencontrer le ministre tanzanien de la Culture et des Sports qui, en 1979, l’engagea comme entraîneur national d’athlétisme pour la Tanzanie.

À l’époque, l’athlète vedette de la Tanzanie s’appelle FilbertBayi. En 1974, ce dernier fit la une des journaux internationaux en remportant le titre de champion du Commonwealth sur 1500m avec à la clé un record du monde. Considéré comme l’un des plus grands 1500m de tous les temps, Filbert prit la tête dès le départ et la conserva jusqu’à la ligne d’arrivée, battant le record du monde en 3’32’’16 à la suite de ce qui était sa cinquième course en sept jours. Un an plus tard, Filbert battit le record du monde du mile, en 3’51’’00 à Kingston, en Jamaïque.

Lorsque Ron fut engagé pour la première fois comme entraîneur principal de la Tanzanie, Filbert soignait une blessure en Allemagne. À son retour, Filbert, ouvert à l’entraînement, discipliné et assidu, accepta volontiers le système d’entraînement de Ron.

Si la Tanzanie n’avait pas boycotté les Jeux olympiques de 1976, Filbert aurait été un favori pour une médaille sur 1500m. L’année suivante, Filbert décida de revenir au steeple, une épreuve qu’il n’avait pas disputée depuis son élimination des séries des Jeux olympiques de 1972 en tant qu’U20.

Les premiers signes de la saison 1980 furent prometteurs. Filbert remporta son 3000m steeple lors du DN Galan à Stockholm en 8’17’’98, le meilleur temps avant les Jeux olympiques de Moscou.

Confiant et déterminé à gagner une médaille pour la Tanzanie, Filbert se lança dans la finale olympique à un rythme sur les bases du record du monde. Son temps de passage de 5’20’’ aux 2000 mètres était à l’époque le meilleur temps au monde. Filbert distança même le Polonais Bronisław Malinowski, médaillé d’argent olympique en 1976, de trente mètres. Mais avec la fatigue, son avance fut réduite à seulement cinq mètres à un tour de l’arrivée et Filbert fut inévitablement rattrapé par Malinowski. Néanmoins, le Tanzanien tint bon et termina deuxième avec un record national de 8’12’’48, offrant ainsi à la Tanzanie sa toute première médaille olympique de son histoire.

« Grâce à [ma] médaille d’argent lorsqu’il m’entraînait, je considère Ron Davis comme un héros », a déclaré Filbert dans une interview accordée à SpeedEndurance.com en 2019. « Je ne l’oublierai jamais. J’ai connu des hauts et des bas avec lui et nous sommes toujours amis. »

Des décennies plus tard, lorsque mission lui fut donnée de relancer l’athlétisme dans son pays, Filbert fit de nouveau appel à son ami Ron. « Il est la seule personne à avoir apporté des médailles olympiques à la Tanzanie. »

Poursuivre l’engagement olympique

Au début des années 1980, Atlanta envisageait de se porter candidate pour accueillir les Jeux olympiques de 1996.Le coprésident de l’événement, ancien ambassadeur des Nations unies et maire d’Atlanta, Andrew Young, contacta Ron. La coopération entre les deux hommes porta ses fruits : Atlantaaccueillit 80 athlètes de 11 pays dans un camp d’entraînement préolympique avant les Jeux de 1984 etRon fut nommé responsable de 11 équipes, dont neuf étaient africaines.

Des années plus tard, Ron fonda et dirigea le camp d’entraînement préolympique de LaGrange sous le programme I Train in LaGrange (je m’entraîne à LaGrange). Avant les Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, il accueillit plus de 500 athlètes de 45 pays, nombre d’entre eux en provenance du continent africain.

« Il ne fait aucun doute dans mon esprit, alors que je faisais du lobbying pour qu’Atlanta obtienne les Jeux olympiques de 1996, que ce qu’Atlanta a fait en 1984 a contribué à ce que la ville remporte la candidature », a déclaré Ron. Historiquement, LaGrange est une ancienne ville cotonnièredans laquelle de nombreux Africains ont été des travailleurs esclaves. Malheureusement, ce qui aurait pu devenir un héritage olympique après les Jeux a été abandonné.

En 1992, alors que l’Afrique du Sud était en voie de réintégration dans le Mouvement olympique, l’IAAF (aujourd’hui World Athletics) organisa des compétitions officielles à Dakar et à Johannesburg opposant l’Afrique du Sud au reste de l’Afrique. Ronfut nommé entraîneur de l’équipe africaine et organisa la rencontre entre la délégation d’athlétisme en visite et le candidat à la présidence Nelson Mandela.

« Dès que Mandela est entré dans la salle de réunion, son énergiea imprégnétout l’espace », se souvient Ron. Lors de la conférence de presse, Mandela s’est excusé auprès des athlètes et des responsables sportifs africains pour la façon dont le boycott des grands événements sportifs internationaux les avait affectés en raison de la politique d’apartheid en Afrique du Sud. Cetteréunionmarqua la réconciliation entre l’Afrique du Sud, le continent africain et la communauté sportive internationale.

2020 et au-delà

En 2018, FilbertinvitaRon à revenir en Tanzanie et, ensemble, ils conçurent le programme 2020 and Beyond (2020 et au-delà) dont l’objectif premier est de détecter, d’entraîner, de former et de préparer des athlètes talentueux dans un pays dont la dernière médaille olympique remonte à 40 ans.

« Je serai toujours reconnaissant envers FilbertBayi de m’avoir permis de revenir chez moi », a déclaré Ron. « J’ai toujours rêvé de passer le reste de ma vie en Tanzanie. »

Ronest persuadé que le pays a des coureurs talentueux, mais qu’ils sont rarement détectés ; et quand ils le sont, souvent ils se « perdent en route ». En se concentrant sur les Jeux olympiques de Paris 2024, il a identifié quelques stars potentielles en Tanzanie, notamment les coureuses de demi-fond Regina Mpigachai et GaudenciaManeno, les sprinters Benedicto Mathias et MatikoNyamaraga, et le futur spécialiste du 800m, Amos Charles.

L’école de Filbert et sa fondation espèrent désespérément obtenir les financementspour doter l’école d’une piste d’entraînement praticable par tous les temps.

Un héritage durable

Aujourd’hui âgé de 79 ans, Ron a enfin trouvé la paix en Afrique et poursuit son travail de développeur sportif, sur les pistes comme en dehors.

Myles Schrag, un écrivain qui travaille sur les mémoires de Ron et Filbert, décrit Ron comme « extrêmement généreux, accompli et passionné par les gens ». Tout au long de sa carrière sportive, il a agi pour que les athlètes reçoivent une éducation, car, « grâce à ce bagage, ils peuvent rentrer chez eux un jour et contribuer au développement national de leur pays ».

Ron a récemment aidé Regina Mpigachai, l’une de ses athlètes, à préparer le test d’anglais du TOEFL, car il a été le témoin direct de l’importance de la transmission des connaissances à la jeune génération.

« Ils (Filbert et d’autres athlètes avec lesquels il a déjà travaillé) ont adopté ma philosophie et redonnent en offrant une éducation gratuite aux jeunes et aux étudiants-athlètes potentiels de leur pays pour leur permettre d’obtenir des bourses d’études sportives dans les universités », explique Ron.

Filbert, quant à lui, a offert à Ron le plus beau cadeau qu’un athlète puisse faire à un entraîneur : une médaille olympique, une nouvelle maison et la possibilité de transmettre sa passion pour l’athlétisme à la prochaine génération d’athlètes tanzaniens.

Selon Ron, « ce qui fait vraiment la différence, c’est ce que nous faisons pour les autres sans rien demander en retour ».

Alice Annibali pour World Athletics

Le président de la CAA, Kalkaba Malboum: «Nous travaillons pour faire en sorte que l'athlétisme en Afrique puisse survivre à des catastrophes similaires à l'avenir»

Alors que la moitié du monde commence à sortir de l'isolement, la plupart des pays africains attendent toujours le feu vert de leurs gouvernements pour reprendre leurs activités quotidiennes normales. Pour des milliers d'athlètes sur le continent, cela signifie pouvoir retourner aux installations d'entraînement et aux compétitions.


Hamad Kalkaba Malboum, président de la Confédération africaine d'athlétisme (CAA), affirme que la pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur le sport en Afrique.

«Au cours de cette pandémie, comme dans le reste du monde, toutes les activités ont été interrompues en raison des restrictions nationales», dit-il. «La seule exception a été le Togo, où nos athlètes AADC (African Athletics Development Centers) ont pu continuer à s'entraîner car ils vivent tous à l'intérieur du centre au stade national de Kégué.

«Dans certains pays, comme l’ile Maurice, les athlètes ont pu reprendre l'entraînement le 1er juillet. Il existe plusieurs athlètes expatriés dans nos différents centres d'entraînement, mais ils ont pu rentrer chez eux pour revenir en septembre et reprendre l'entraînement lorsque la saison d'athlétisme reprendra
«Dans d'autres pays, la plupart des athlètes ont pu s'entraîner à domicile, et certains avec leur entraîneur personnel. Mais notre principal conseil à toutes les fédérations membres était de respecter les décisions de leurs gouvernements de protéger leur santé. »

Concrètement, cela signifie que les grands groupes d'athlètes d'élite d'endurance au Kenya et en Éthiopie, par exemple, n'ont pas pu fonctionner normalement. Au lieu de s'entraîner en tant que grande équipe, la plupart ont dû trouver des moyens de travailler dans des groupes beaucoup plus petits. Ce n'est que la fin d'élite du sport aussi; des défis similaires filtrent jusqu'au niveau de la base.

Et ce ne sont pas seulement les modalités de formation qui ont été affectées. Comme cela a été le cas dans de nombreux autres pays du monde, les compétitions ont été annulées et les opportunités de gains pour les athlètes ont été considérablement réduites.

La CAA a dû reporter deux championnats continentaux et elle travaille toujours avec World Athletics et Athletics Kenya pour trouver de nouvelles dates pour les championnats du monde U20 à Nairobi.

"Nous avons parlé aux présidents de région pour savoir ce qui se passait dans chaque région, et ils nous ont informés que toutes les compétitions ont malheureusement été suspendues", a déclaré Kalkaba Malboum. «En consultation et en accord avec les pays hôtes, nous avons également reporté nos grandes compétitions. Nous avions prévu deux championnats continentaux pour 2020: les Championnats d'Afrique de Cross-Country à Lomé, au Togo, et les Championnats d'Afrique à Alger. Nous envisageons maintenant d'accueillir les Championnats d'Afrique de cross-country en mars 2021 et les Championnats d'Afrique en juin 2021, afin que les performances puissent compter pour les qualifications olympiques. Mais tout dépend de l'évolution de la situation. »

Le Kip Keino Classic, un meeting mondial du circuit mondial d'athlétisme Gold, doit avoir lieu à Nairobi le 26 septembre, et pour de nombreux athlètes impliqués, il pourrait s'agir de leur seule compétition en 2020. Mais après un début d'année difficile, il offrira également une lueur d'espoir aux athlètes africains qui ont un œil sur la qualification pour les Jeux Olympiques de l'année prochaine.
"En 2021, l'objectif principal de nos meilleurs athlètes sera de se préparer et de se qualifier pour les Jeux olympiques, bien qu'en ce moment le calendrier de l'année prochaine semble assez pauvre", a déclaré Kalkaba Malboum. "Au cours des dernières semaines, nous avons vu des athlètes en Europe revenir aux compétitions et aux installations d'entraînement, alors j'espère que cela ne prendra pas longtemps avant que les gouvernements africains prennent des décisions similaires qui permettront à nos athlètes de faire de même."


Le sport à l'épreuve du temps


Les moyens de subsistance étant gravement affectés par la pandémie, la CAA a essayé d’obtenir un financement supplémentaire pour les meilleurs athlètes africains.


"Pour nos meilleurs athlètes, il leur a été très difficile de gagner leur vie", dit-il. «Plusieurs athlètes ont heureusement bénéficié du fonds créé par World Athletics. La CAA travaille également à la mise en place d'un fonds permanent de soutien au sport au cas où nous ferions face à une pandémie à l'avenir. Nous avons donc fait une proposition à l'Union africaine et à l'ACNOA (Association des Comités Nationaux Olympiques d'Afrique) pour garantir que notre le sport ne soit pas compromis si de telles catastrophes se reproduisaient. »

Comme cela a été le cas avec d'autres associations continentales, la CAA a adapté sa façon de travailler au cours des derniers mois, et l'utilisation accrue de la technologie a été très présente.

"Notre dernière réunion du Conseil s'est tenue sous forme de vidéoconférence, avec le soutien de World Athletics, et cette initiative a été très appréciée", a déclaré Kalkaba Malboum. «En outre, des webinaires et des cours en ligne ont été organisés dans divers centres nationaux de formation, notamment à Nairobi, Dakar et Le Caire. Cependant, certains cours nécessitent une formation en présentiel, mais nous espérons les mettre en œuvre d'ici la fin de l'année.
«Les journalistes d'Afrique francophone ont lancé un forum auquel les dirigeants, entraîneurs et athlètes ont été invités, dont la sprinteuse Marie Josée Ta Lou, le triple sauteur Hugues Fabrice Zango, l'heptathlète Odile Ahouanwanou et l'entraîneur ivoirien Anthony Koffi. Ils ont partagé des opinions sur l'état de notre sport pendant cette pandémie et ont échangé des idées. »
Il faudra peut-être un certain temps avant que l'Afrique - et, en fait, le reste du monde - ne se remette complètement des effets de la pandémie de Covid-19, mais Kalkaba Malboum est déterminé à mettre en œuvre des mesures pour s'assurer que l'athlétisme sur le continent est prêt à toute éventualité.

"Au cours de cette pandémie, nous avons appris que nous devons mettre en place une stratégie au cas où nous ferions face à une autre situation similaire à l'avenir", dit-il. «Une telle stratégie devrait inclure des conseils de scientifiques sur la façon dont les athlètes peuvent continuer à s'entraîner en cas de confinement. Nous devons également trouver des moyens de garantir et de maintenir les engagements avec les sponsors et les pays hôtes en cas de force majeure. »


Jon Mulkeen pour World Athletics

Covid 19 : La CAA lance la formation en ligne pour les AADC

La Confédération africaine d’athlétisme (CAA) a annoncé de nouvelles modifications du programme des activités des Centres africains de développement de l’athlétisme (AADC) mis en difficulté par la pandémie de coronavirus et ses conséquences. Ainsi, le volet de la formation sera assuré en ligne par les experts, à partir du mois de juillet.

AADC de Dakar a programmé six (6) activités destinées aux entraineurs pour la préparation des Jeux olympiques de la jeunesse (experts Dramane Coulibaly et Anthony Koffi), à la lutte contre le dopage (Dr Mohamed Diop), à la vie des athlètes féminins en période de Covid 19 (Fatima El Faquir), au management des fédérations francophones et lusophones (Jee Isram et Sharifa) et au CECS 2 SAUTS (Ralph Mouchbahini).

AADC du Caire a planifié neuf (9) séminaires autour de la planification des Jeux de Tokyo pour les Sauts, CECS 1 et CECS 2 (Ralph Mouchbahini), CECS 2 ( Dr Wolfgang Ritzdorf et Gunter Lange), Effets psychologiques de Covid 19 (Pr Wael Refaee), Gestion des compétitions en période de Covid 19 (Hamou Tijani), Kinésithérapeutes femmes (Lutz Meissner), Camp d’entraînement pour jeunes sauteurs), et Courses sur route.

AADC de Nairobi a en mire six (6) programmes destinés aux secrétaires généraux de fédérations, TOECS 2 (Chris Cohen et Gungaram), Camp d’entraînement pour l’heptathlon (Maria Whopil et Beatrice Ayikoru), lutte contre le dopage (Stephane Bermon) etc…

Les Centres d’entrainements de Maurice, de Port Harcourt, de Lomé, de Lusaka et Dakar mènent leurs activités en fonction des réalités locales.

Ouverture des inscriptions pour bénéficier du Fonds de soutien aux athlètes

À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 31 mai, les athlètes professionnels qui connaissent des difficultés financières en raison de la pandémie de coronavirus pourront s’inscrire afin de bénéficier d’une subvention unique.

Il y a deux semaines, World Athletics et la Fondation internationale d’athlétisme (IAF) ont annoncé la création d’un fonds de soutien de 500 000 dollars américains (USD) pour soutenir les athlètes professionnels qui ont perdu une partie importante de leurs revenus en raison de la suspension des compétitions internationales cette année.

Un groupe de travail a été créé pour superviser la distribution des fonds. Il a établi les critères d’éligibilité et le processus de candidature définitifs.

Le Président de World Athletics, Sebastian Coe, qui préside le groupe de travail, a déclaré qu’il avait été difficile et compliqué de définir les critères d’éligibilité afin de garantir que les subventions du fonds soient versées aux athlètes qui en ont le plus besoin.

« L’IAF a alloué une somme importante à ce fonds. Nous espérons l’alimenter encore davantage grâce aux dons privés des amis de notre sport. Il est devenu évident que les ressources doivent être concentrées sur les athlètes qui sont susceptibles de participer aux Jeux olympiques de Tokyo l’année prochaine et qui rencontrent aujourd’hui des difficultés pour subvenir aux besoins de première nécessité en raison de la perte de revenus due à la pandémie », a déclaré M. Coe.

« Nous savons qu’il s’agit d’une situation stressante pour de nombreux athlètes. Nous essayons d’apporter une aide significative au plus grand nombre le plus rapidement possible afin qu’ils puissent continuer à s’entraîner pour la saison de compétition qui est maintenant prévue d’août à octobre et pour les Jeux olympiques de l’année prochaine. »

Le recordman du monde du 1500m et champion olympique Hicham El Guerrouj, qui a initié ce projet et qui siège au groupe de travail, a déclaré que l’arrêt des compétitions a un impact énorme sur les athlètes professionnels, car beaucoup d’entre eux comptaient sur l’argent des primes pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Le fonds soutiendra les athlètes qui ont atteint les minima pour les Jeux olympiques de Tokyo et servira à couvrir les dépenses de première nécessité. Le montant des subventions dépendra du nombre de demandes approuvées et pourra atteindre un maximum de 4 000 USD. Il est prévu que les subventions soient distribuées directement aux athlètes à partir du mois de juin.

Seuls les athlètes qui ont subi un impact financier important ayant une incidence sur leur niveau de vie de base sont éligibles pour faire une demande. Tous les demandeurs doivent répondre aux critères d’éligibilité suivants :

  • Être qualifié (en ayant atteint les normes de qualification) pour la sélection aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 ;
  • Ne jamais avoir commis de violation des règles antidopage ;
  • Être en mesure de démontrer un besoin d’aide justifiable par une perte de revenus importante en 2020 par rapport à 2019.


Afin de s’assurer que le fonds soit attribué aux personnes qui en ont le plus besoin, veuillez noter que les athlètes suivants ne seront pas éligibles :

  • Les 6 premiers au Classement mondial dans leur épreuve ;
  • Ceux qui, en 2019, ont terminé dans les 6 premières places d’une course sur route à label or.
  • Ceux qui, en 2019, ont gagné plus de 6 000 USD de prime au cours de la Ligue de diamant.


Les athlètes qui, tout au long de la pandémie de COVID-19, continuent à recevoir une subvention annuelle de leur gouvernement, Comité national olympique, Fédération membre ou de leurs sponsors ne sont pas censés faire de demande, sauf s’ils peuvent démontrer un besoin d’aide justifiable, comme indiqué ci-dessus.

Les athlètes peuvent s’inscrire ici pour soumettre une demande.

Pour toute question concernant l’éligibilité ou pour tout cas exceptionnel (tel qu’une blessure en 2019 ayant un impact sur l’éligibilité), les athlètes peuvent écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

La première phase de gestion des demandes consiste pour les athlètes à préciser les raisons du recours à la subvention et l’utilisation escomptée puis pour l’IAF à évaluer l’éligibilité. Des informations financières plus détaillées seront demandées au cours de la deuxième phase avant la confirmation de l’octroi d’une subvention.

CAA/COVID-19: HAMAD KALKABA MALBOUM «Un moment difficile pour l'athlétisme africain»

Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA), Hamad Kalkaba Malboum a été reçu le vendredi 8 mai 2020 dans la Tribune du Comité des Médias pour la Promotion de l’Athlétisme en Afrique de l’Ouest (COMPAAO). Au cours de 120 minutes d’entretien, le patron de l’athlétisme africain a non seulement opiné sur le thème “ La CAA face la pandémie COVID-19” mais a aussi donné son avis sur beaucoup d’autres sujets liés à l’athlétisme africain.

«Il est évident que nous sommes en berne, nous n’avons plus pratiquement d’activités et nous devons nous conformer naturellement aux dispositions que le gouvernement des différents pays affiliés à la CAA ont pu prendre pour faire face à cette pandémie COVID-19. […] Nous ne sommes plus capables d’organiser les compétitions ni au niveau mondial, ni en Afrique. C’est un moment difficile pour l’athlétisme africain», a déclaré le président de la CAA au sujet de l’impact de la pandémie sur son institution.
Les fédérations ont-elles eu le soutien financier de la CAA pour faire face à la pandémie ? En répondant à cette question, Hamad Kalkaba Malboum affirme que les conditions habituelles de subvention des fédérations sont toujours sur place. En plus du partenariat avec une compagnie espagnole qui a monté un programme en fonction du calendrier africain pour permettre à la CAA d’avoir des ressources venant du marketing. Mais puisqu’aucune compétition n’est organisée, ce programme est tombé à l’eau. Du coup la Confédération africaine d’athlétisme n’a plus de ressources additionnelles par rapport à la subvention attendue de World Athletic.
S’agissant des mesures prises par la confédération africaine afin d’accompagner les athlètes jusqu’aux prochains championnats d’Afrique, le président explique : « au plan purement africain nous n’avons pas de ressources pour accompagner ces athlètes. Mais ce que nous avons demandé à ces derniers, c’est de respecter les consignes dictées par leurs différents pays afin d’être à l’abri de la maladie».
En ce qui concerne les compétitions reportées en raison du coronavirus, le président de la CAA rappelle que les pays initialement désignés pour abriter les dites compétitions conservent l’organisation. Ainsi Lomé (Togo) garde l’organisation du Championnat d’Afrique du Cross-country qui aura désormais lieu en mars 2021. De son côté, Alger (Algérie) conserve l’organisation des Championnats d’Afrique des Nations qui va entrer dans le circuit de qualification pour les Jeux Olympiques d’autant plus que la date limite de qualification pour les JO est le 29 juin 2021. « Du coup les championnats d’Afrique d’athlétisme auront probablement lieu un mois avant les jeux olympiques afin de permettre à ceux qui cherchent encore la qualification de le faire»  explique le président.


Dans ses réponses, il a aussi  abordé la question de la formation des journalistes qui s’intéressent à l’athlétisme. Le président compte encourager des projets de formation des journalistes à travers les associations dont le COMPAAO.

Lazare HOMEKAN

Le président Kalkaba, invité de la presse africaine

Bonjour chers confrères et passionnés de l'athlétisme. Juste pour vous informer que le président de la Confédération africaine d‘athlétisme (CAA), Hamad Kalkaba Malboum est le premier invité de la tribune du Comité des Médias pour la promotion de l’athlétisme en Afrique de l’Ouest (COMPAAO). Ce sera ce vendredi 8 mai 2020 à partir de 10h30 TU. Le thème de la rencontre est « La CAA face à la pandémie Covid-19 »
Le modérateur se nomme Fernand Dedeh, journaliste-blogueur ivoirien.
Vous pouvez déjà préparer vos questionnaires et les transmettre au modérateur dont le numéro est +22505600366 dans le groupe whatsApp du COMPAAO. Le jour de l'interview vous pouvez aussi poser des questions en direct
Nous avons opté pour le mode de réponse en audio

CORONAVIRUS : World Athletics crée un fonds pour soutenir les athlètes

World Athletics, en partenariat avec la Fondation internationale d’athlétisme (IAF), a lancé un fonds de 500 000 dollars US pour soutenir les athlètes professionnels qui connaissent des difficultés financières en raison de la pandémie liée au coronavirus.

Le président de World Athletics, Sebastian Coe, qui préside également l’IAF, a déclaré que le fonds serait utilisé pour aider les athlètes qui ont perdu la plupart de leurs revenus au cours des derniers mois en raison de la suspension des compétitions internationales dans ce contexte de lutte mondiale contre l’urgence sanitaire.

Créée en 1986 pour soutenir des causes caritatives liées à l’athlétisme, la Fondation internationale d’athlétisme, sous la présidence d’honneur de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, a alloué des fonds provenant de ses budgets 2020 et 2021 aux fins d’aider les athlètes en difficulté par le biais de ce dispositif.

Le président Sebastian Coe présidera un groupe de travail multirégional d’experts chargé d’évaluer les demandes d’aide émises par les six associations continentales de World Athletics.

Parmi ses membres, le groupe comptera Hicham El Guerrouj, champion olympique et recordman du monde du 1500m ; Katerina Stefanidi, championne olympique de saut à la perche (représentant la Commission des athlètes de WA) ; Sunil Sabharwal (Comité d’audit) et Abby Hoffman, membres du Bureau exécutif de WA ; Adille Sumariwalla, Beatrice Ayikoru et Willie Banks, membres du Conseil de WA ; Jose Maria Odriozola, membre du Comité exécutif de l’IAF et ancien trésorier de WA ; et Keith Joseph, président de la Fédération d’athlétisme de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Le groupe de travail se réunira cette semaine pour établir un plan d’attribution et de distribution des subventions aux athlètes et pour examiner d’autres moyens d’alimenter le fonds de soutien.

Sebastian Coe a déclaré qu’il était important que, dans une telle conjoncture, le sport soutienne ses athlètes les plus en difficulté.

« Je tiens à remercier tout particulièrement Hicham pour nous avoir fait part de cette idée, et S.A.S. le Prince Albert II de Monaco pour son soutien indéfectible à ce projet. Je suis en contact permanent avec des athlètes du monde entier et je sais que beaucoup d’entre eux connaissent des difficultés financières en raison de l’arrêt de la plupart des compétitions sportives internationales au cours des deux derniers mois. Une partie des revenus de nos athlètes professionnels repose sur les primes de compétition. Or, nous sommes conscients que notre saison d’athlétisme, sur piste et sur route, est gravement touchée par la pandémie. Nous espérons pouvoir organiser au moins quelques compétitions dans le courant de l’année. En attendant, nous nous efforcerons également, grâce à ce fonds et aux fonds supplémentaires que nous avons l’intention de lever par le biais des amis de l’athlétisme, d’aider le plus grand nombre possible d’athlètes. »

S.A.S. le Prince Albert II a ajouté : « J’ai créé la Fondation internationale d’athlétisme avec feu Primo Nebiolo, il y a plus de 35 ans, pour encourager et promouvoir l’athlétisme et accorder une aide financière aux fédérations d’athlétisme et aux athlètes les plus méritants. Depuis sa création, la Fondation a distribué à ce titre plus de 30 millions de dollars US. Je suis ravi que nous puissions mettre nos ressources au service de cette initiative afin de contribuer à améliorer la vie des athlètes qui pâtissent des difficultés économiques en ce moment. Nous espérons que ce soutien aidera ces athlètes qui se préparent à des compétitions internationales, notamment aux Jeux olympiques de l’année prochaine, à poursuivre leur entraînement, à subvenir aux besoins de leur famille et que cela les soulagera d’un certain stress en ces temps incertains. »

Hicham El Guerrouj a déclaré : « La pandémie cause des difficultés économiques à l’ensemble des acteurs de la société, y compris les athlètes. Le moment est venu de nous rassembler en tant que communauté mondiale pour nous aider les uns les autres. Je suis ravi que Seb et World Athletics aient réagi si favorablement à ma proposition de créer un fonds pour les athlètes, et que nous l’ayons fait avec le soutien de la Fondation internationale d’athlétisme. La suspension des compétitions a eu un impact énorme sur de nombreux athlètes professionnels qui ne peuvent plus remporter de primes. Je suis donc vraiment heureux que nous ayons trouvé un moyen de les aider. »